top of page
Intervention de Monsieur Alain Le Gourrierec
Ex ambassadeur français au Paraguay & au Chili

 

            Le 18 décembre dernier, dans le cadre de notre formation pour la simulation des Etats d’Amérique, l’ex-ambassadeur français au Paraguay, nous a fait l’honneur de sa présence afin de nous présenter les principaux rouages et enjeux de son métier.

 

            Pour les ambassadeurs, tout se joue à la négociation, plus elle est subtile et réfléchie, plus elle est efficace. Malgré la règle des trois unités (lieu, temps, intrigue) tirée du théâtre, le gros des négociations s’opère non sur scène mais en coulisses. En effet, il est bien difficile de faire des concessions entre Etats face aux journalistes qui représentent les intérêts particuliers de chaque nation. C’est donc majoritairement lors de réunions officieuses que s’élabore le jeu diplomatique.

 

Pour sûr, mieux vaut être altruiste et ouvert au dialogue pour un tel métier.

 

           Toutefois, ces discussions officielles et officieuses sont contraintes par le facteur temps. Tenu par le délai de la négociation, allant de quelques jours à plusieurs semaines, l’organisation du propos est nécessaire : ordre du jour, support textuel fondent le début du dialogue. Un ambassadeur ne travaille donc pas seule mais est la partie émergente d’un cabinet rigoureusement hiérarchisé. Ainsi seuls les présidents et vice-présidents sont légitimés pour présenter les retouches faites au texte discuté.

 

           L’objectif de la négociation est donc bien la production d’un texte officiel (traité, résolutions, â€¦) accepté par tous les négociateurs. Avant la négociation des groupes entre délégations peuvent être formés afin de donner plus de poids au texte produit. Ce texte codifié par une série de mise entre crocher doit à la fin de la négociation en être libéré, signe d’un accord trouvé. Afin d’y parvenir, divers mécanismes sont mis en Å“uvre dont le « lightminded Â» qui consiste à former des coalitions afin d’achever plus rapidement la coalition.

 

            L’acceptation du texte final est atteinte quant à elle soit par le vote (pondéré en UE) soit par le consensus (notamment utilisé par l’OMC), le vote permettant de hausser ses exigences alors que le consensus renvoie à la concession. Revenant sur la configuration actuelle des négociations internationales, M. Le Gourrierec a insisté sur la difficulté d’arriver à un accord. De nos jours plus de 165 pays peuvent prendre part à des négociations internationales sur des thématiques comme le climat, alors qu’il y a une 20taine d’années le monde s’organisait en trois blocs (l’Ouest, l’URSS et les non-alignés), rendant ardue toute négociation. De plus, de nouveaux acteurs tels que les ONG, les lobbies ou encore les grandes entreprises créent de nouvelles pressions sur les négociations.

 

            Après ce bref exposé, M. Le Gourrierec a conclu son intervention par la réponse aux questions que nous lui avions soumises :

 

1. Concernant les références, il est préférable de se fier à l’organisation internationale la plus crédible sur le sujet en question (CEPAL, ONU, CIJ).

 

2. Un ambassadeur est tenu par l’avis de son ministère mais est autonome pour mener à bien la négociation. La curiosité et le respect de la culture de l’autre sont des qualités indispensables pour prendre les décisions justes. Le déchiffrage des codes du pays où l’on travaille étant primordial.

 

3. Hormis le Brésil et le Mexique où les ambassadeurs sortent de carrières diplomatiques institutionnalisées, la nomination de l’ambassadeur se fait par élection. Il est hiérarchiquement à la tête de l’ambassade. Les ambassades sont aussi chargées de développer des services culturels et de coopération entre l’Etat d’origine et l’Etat hôte.

 

4. Enfin quelques précisions sur d’autres structures existantes : les alliances sont régies et organisées par le droit local alors que les instituts sont des filiales des ambassades.

 

 

© 2023 by Strategic Consulting. Proudly created with Wix.com

bottom of page